mardi 23 octobre 2012

Ferhat Medrouh




        Ferhat Medrouh est un chanteur kabyle, natif du village Abizar dans la région des Ait Djennad, dont est issus de grand artistes tels que : El anka, Henifa, Meksa Abdelkader et d’autres.
Le début de sa carrière artistique été dans les années 1990. "Anidat tayrini" (qu’en est-il de cet amour là?), est le chef-d’œuvre qui l’a révélé en 1995, mais les difficultés rencontrées avec des éditeurs et la situation du pays en ces moments du terrorisme n’encouragèrent certainement pas les artistes tels que Ferhat. Ce n’est qu’alors qu’en 2006 qu'il revient sur seine avec un nouvel album "Inigan" (témoins), un mélange de chansons d’amour et de nostalgie. En 2008, il  donne naissance à un autre album qui porte le titre  “Semahtagh” (pardonner nous), fidèle à lui-même, le chanteur ne s'éloigne pas de son style.
         Poète et musicien pluriel, il a chanté l’amour, la paix, l’espoir, la liberté, la souffrance, l’engagement, passant aisément d’un thème à l’autre comme une abeille butinant le pollen des différentes fleurs.
          

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                                                      Une complainte pour l’âme

        Toujours fidèle à lui-même, Ferhat Medrouh revient cette fois-ci avec un nouvel album intitulé “Semahtagh”. Puisant dans un style de poésie ferme, Ferhat Medrouh, en un verbe tranchant, évoque la vie, ses chagrins et ses victoires. L’album est la combinaison la plus loquace entre le verbe et la musique. Il contient des textes rebelles qui dénoncent à la fois les manipulateurs d’opinion, et toutes les voix officieuses partisanes, généralement adeptes du rafistolage, et qui n’hésitent pas de saper les idéaux d’un peuple ou ceux des personnes. Pour ce thème, "Ur-Fhimegh", est justement là pour dénoncer ces détracteurs d’un élan plein d’espoir. L’amour, thème prédominant dans l’album, Ferhat Medrouh quitte les sentiers battus pour l’évoquer d’une verve spécifique et d’une musique douce. Son album évoque l’amour, la liberté et l’originalité. Poète et musicien pluriel, il a chanté l’amour, la paix, l’espoir, la liberté, la souffrance, l’engagement, passant aisément d’un thème à l’autre comme une abeille butinant le pollen des différentes fleurs.
"Je consultais tout le monde artistique qui m’entoure", a-t-il assuré. Assisté par son ami de toujours, le musicien Velaïd Abranis, Ferhat Medrouh le sollicitait tout au long des 25 heures de studio qu’a pris l’album.
        Dans ses textes, il décrit les douleurs que subit l’amoureux lors du départ de sa dulcinée. “Tayri”, ou l’amour de jeunesse, un thème qui revient pratiquement souvent avec la nouvelle vague d’artistes, Ferhat Medrouh y met sa touche avec la chanson Yesmaktayid.
Cette dernière est une mise en scène d’un dialogue entre l’esprit et le cœur. Alors que ce dernier rappelle sans cesse ses remontrances, l’esprit armé d’une sagesse le console et choisit sa destinée. Ferhat Medrouh chante ses amours et sa passion de la vie sentimentale vécue autrefois dans la joie où dans l’embarras.
        Consacrant la majorité de son œuvre à la ferveur de la jeunesse, Ferhat Medrouh apporte un nouveau regard sur le sujet, avec des expressions limpides, il aborde le sujet avec sagesse. Ferhat Medrouh, a fait appel à un genre musical approprié, dans ce nouvel album, et soigneusement concocté pour ses beaux poèmes.
        La chanson phare de l’album, intitulée Semahtagh, est interprétée avec Hassiba Amrouche, Hakim Salhi, Hamidou et Manal Guerbi, de somptueuses voix de la chanson algérienne.
Ces derniers associent leurs voix à celle de Ferhat pour en sortir avec un mélange artistique sublime. La chanson est un hommage et un pardon à celles et à ceux qui se sont sacrifiés pour l’Algérie.
Dans d’autres chansons, Ferhat Medrouh évoque les regrets et les remords. Non sans touche de maître, Ferhat Medrouh chante à cœur ouvert. Ses chansons soignent les blessures, accommodent l’esprit et encouragent la loyauté.
       L’amour en cachette, l’artiste décrit une relation faite de cachotteries et de mises en veilleuse que tous appréhendent et que seuls les concernés entretiennent. Nek Akk D-Rrag où la Qaâda solitaire, l’artiste veille seul avec Lexyal de sa bien-aimée.
    En vérité, écouter chanter Ferhat Medrouh dans ses mélopées amoureuses et engagées reste l’unique possibilité d’entrevoir l’amour vrai et le combat juste, celui des anthologiques que même le temps n’est pas parvenu à les faire oublier. "Ulamek" est venu juste à temps pour démystifier l’amour charnel et le ramener dans l’intemporel et le rationnel. En définitive, si Ferhat Medrouh est de ceux qui croient que le temps finit toujours par donner raison, en revanche il est presque convaincu que l’apprentissage est l’affaire de tous les jours. Bon courage Ferhat ! Ton album nous rappellent que notre chanson est toujours débout.

                                                 Mohamed Mouloudj   pour la  depeche de kabylie, le 23 Février 2008


                                             Un opus festif, poétique et patriotique

Taille du texte normaleAgrandir la taille du texteLe chanteur d’expression kabyle Ferhat Medrouh vient de produire un album aux couleurs folkloriques, riche et essentiellement puisé du terroir national. Un mélange de chaâbi et de sons acoustiques traditionnels.

       Intitulé Semhethagh (pardonnez-nous), le nouvel album du chanteur kabyle Ferhat Medrouh vient de sortir chez Tadukli édition. Le titre de cette nouvelle production artistique, qui sonne comme la reconnaissance d'une faute, d'une offense pour lesquelles on cherche à se faire pardonner, est une chanson en hommage aux acteurs de la Révolution. Ce chanteur compositeur à la voix chaude chante des textes poétiques puisés du terroir amazigh et célèbre la Révolution et l'immense sacrifice des martyrs pour que l'Algérie recouvre son indépendance. Il rend ainsi hommage aux veuves, aux enfants et aux orphelins des chouhada, aux moudjahidine et à tous ceux qui ont œuvré pour la libération du pays. Semhethagh est interprétée avec Hassiba Amrouche, Hamidou, Hakim Salhi et Manal Guerbi (présentatrice de l'émission Alhane wa chabab de l'ENTV). Evoquant le courage, le dévouement et l'engagement des combattants pour la cause nationale, Ferhat Medrouh, avec un ton tranchant, revient dans le présent dans cette même chanson, pour émettre le vœu de voir la société algérienne à nouveau unie comme à l'époque coloniale, pour relever le défi de l'avenir. Outre ce voyage dans le temps ou plutôt cette plongée dans la mémoire, l'album offre une variété musicale. 7 autres chansons, dont Ulamek (c'est impossible) un superbe duo avec la chanteuse Taouès, parlent d’amour, de l'enfance, de l’hypocrisie, de la jalousie, du mariage. Des maux de la vie. Le chanteur raconte sa propre expérience, ses déceptions du passé et ses succès d’aujourd’hui, son amertume de jeunesse et sa lucidité d’aujourd’hui dans des chansons comme Nek akk d-rrag (moi et l'amertume), Awin Irefden (celui qui porte), Ur Ighi Id Qqar kan (ne nous dis pas) ou Yesmektayid (ça m'a rappelé…). Combatif, il dénonce le monde des opportunistes, des gens sans foi ni loi et des manipulateurs d’opinion. «J'exprime ce que je ressens, ce que j'ai vécu, je vois et je vis. Mes chansons viennent du fond du cœur», nous confie le chanteur qui s’inspire non seulement de l’époque où il ne pensait qu’à sa dulcinée, mais aussi des fragments de souvenirs qui restent de son adolescence perturbée. Usant de différents instruments dont le violon, le banjo et le mandole, le chanteur compose et compile des airs qui donnent du baume au cœur, qui offrent des moments d'évasion, de plaisir. Des airs qui caressent les oreilles et bercent l'auditeur. C'est un album riche en couleurs folkloriques essentiellement tirées du terroir national. Ferhat Medrouh affirme avoir travaillé d'arrache-pied pendant huit mois pour le mettre au point. C'est le fruit d'un travail de longue haleine, en donnant dans cet album le fin du fin de ses productions.

                                                                                                      Okrane ait Ouarabi.  pour El watan, le 11/03/2008

                            Ferhat Medrouh compose pour Hakim Salhi en kabyle 

Hakim Salhi vient de mettre sur le marché un nouveau produit chez Belda diffusion. Khomaïssa, c’est le titre de l’album dont le CD audio contient en bonus deux clips de deux chansons Jamais Nâya, et Ma Tsaqsinish. Une première également pour ce danseur-chanteur qui a appris à chanter en kabyle… Il fait un essai avec Levghi Bouliw, un titre avec un air plutôt pas mal réussi pour une première. C’est Ferhat Medrouh qui lui a composé la chanson. A découvrir ! Le CD est disponible sur les étals depuis samedi dernier.
                                                                                                 La dépêche de Kabylie le 23 Juillet 2006

                                                      Les cendres nostalgiques

Ferhat Medrouh est incontestablement l’un des rares chanteurs kabyles de cette nouvelle génération à avoir résisté aux bouleversements de la "chanson fast-food" en préservant un chant délié et posé dont le texte se fait vigoureux.
Un label autobiographiqueFidèle à son tempérament combatif, Medrouh chante vengeur mais mélancolique et son amertume, comme une vague qui déferle sur l’âme en peine, en dit meurtrissures et flammes intérieures. Tout l’univers de cet artiste coule dans une périphérie romantique bondée de nostalgie, sa voix, chaude et ferme, en module les alternances mélodiques. Réparti sur sept titres aussi riches que prolifique, ce cinquième album produit par Tadoukli Edition, (il sera sur le marché début avril), nous offre une oeuvre intégrale et ostensiblement soignée. Au-delà du label autobiographique de cet album, son auteur garde toujours ce ton à la Matoub, c'est-à-dire un verbe cru, rustique et toujours téméraire.
Témoins et tourments Dans "Inigan" (les témoins), titre générique de l’album, un superbe duo avec Farid Yamani, Ferhat prend en témoin sa bien-aimée et lui révèle les tourments auxquels il est éternellement soumis depuis leur séparation. Un amour têtu à l’image de l’artiste. La confession est celle d’un rebelle incorrigible, proscrit par ses ennemis, mais toujours prêt à les parodier et brouiller leurs intrigues. "Anidat tayrini" (qu’en est-il de cet amour là?), chef-d’oeuvre qui l’a révélé en 1995, repris et épousseté par de légers arrangements, est aussi un surprenant morceau d’une extrême tendresse, où le poète s’abandonne aux réminiscences du bon vieux temps de l’amour insouciant, avec une nostalgie émouvante. Une chanson qui frissonne et joue en même temps avec simplicité et amour entre soleil et brume.
Plaies et mélancolie "Adruhagh" (je m’en vais), est autant un titre remarquable qui conte la douleur de tout villageois contraint de quitter sa terre natale pour chercher fortune sous d’autres cieux. "Digelil" (l’humble), certainement la chanson qui ressemble le mieux à l’artiste, défend que le temps et les faux conforts de la vie n’aient rien changé dans la conduite de Ferhat et qu’il reste toujours cet homme humble et modeste de jadis. Quant à "Acedhi" (nostalgie), c’est une chanson souvenir qui fuse dans une sphère mélancolique débordante de chagrin. "Lexbarim" (tes nouvelles), porte également la même estampille d’amour blessé où l’auteur semble attaché à sa dulcinée tel qu’on s’attache à sa terre natale. Enfin, "Ayen ighyurguan" (notre destinée), est un titre existentiel qui parle des aléas du destin et du sort fortuit de tout individu le temps d’une vie.
Un écho émouvant En somme, il y a quelque chose de poignant dans cet album. Fragmenté entre les rêves déçus de sa nostalgie et l’orgueil brusque de son ego, embrouillé, l’auteur semble chercher désespérément le chemin de l’affirmation. Ferhat Medrouh, qui, dans toute son oeuvre, a préféré chercher ce qu’il y a derrière les personnes que de fouiller les faux-semblants; faire entendre les non-dits à l’état abrupt que de farder son verbe pour dérober la triste réalité, ajoute in fine, à sa réputation de poète d’indiscipline, cet impromptu brillant où le verbe se fait hautain, vigoureux mais bien mesuré. Avec “Inigan", Ferhat Medrouh nous a donné là la plus raffinée de ses créations. La plus accomplie aussi. Rien que pour ça, "Inigan" vaut bien d’être écouté!

                                                                     Par Lounès Tamgout ; La depeche de Kabylie le27 Mars 2006




                                                                                                                             Par MEHALA Sofiane

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