mercredi 19 septembre 2012

                  Les bijoux kabyles

     Le bijou kabyle est indissociable des costumes que portent les femmes kabyles. Il joue un rôle essentiel dans la vie sociale féminine. Ces bijoux en argent, finement ciselés, filigranés, rehaussés de pierres de corail proviennent du village de Beni Yenni.
     La fabrication restant le plus souvent traditionnelle, les bijoux sont travaillés avec art sur une minuscule enclume qui demande un doigté d'exception.
     La particularité des bijoux kabyle est la présence d'émaux de couleurs différentes (bleus, verts, jaunes) qui contrastent avec le rouge vif du cabochon en corail serti. L'émail (pratiquée pour colorer les bijoux) est une poudre qui se compose en général de sable, de minium, de potasse, et de soude finement broyés. La technique de l'émaillage est réalisé en prenant soin de délimiter les parties à teindre en soudant des fils en argent. L'artisan kabyle est un orfèvre, il a une très grande connaissance de son travail allant jusqu'à obtenir de très subtiles variantes de couleurs.






lundi 17 septembre 2012

Abizar honore les veuves de Chouhadas



Abizar honore les veuves de Chouhadas



    Dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l’indépendance et de l’anniversaire du congrès de la Soummam 20 aout 1956, l’Association Culturelle AMNAY UBIZAR fidèle à son engagement culturelle et en collaboration avec l’APC de Timizart, ont marqué l’évènement en organisant durant le 29 et 30 aout 2012 des activités des plus innovatrices en honorant les veuves de Chahids d’Abizar.    
   
 Ifri Ouzellaguene été la destination de l’excursion pour les enfants de l’association, une occasion pour visiter la maison qui a abrité le congrès de la Soummam ainsi que le musé. Un long trajet d’Abizar jusqu'à Ifri, durant lequel les visiteurs ont traversaient la région d’Akfadou fief de la révolution Algérienne. Une journée de voyage et d’ambiance que les enfants sont pas prêt d’oublier.
   
 Dépôt de gerbe de fleur au monument des Martyrs à Abizar et levé des couleurs nationales en présences des élus de l’APC de Timizart, de veuves et de fils de chouhadas, été le début de la seconde journée avant de se réunir au primaire Abizar Said pour la suite des activités. Exposition de photos, chorale, théâtre et témoignages été au menu.


    Remise de drapeaux et d’attestations de reconnaissances aux veuves chouhadas, et pour les enfants qui ont suivi des cours d’anglais durant le mois de carême des cadeaux symboliques ont étés offert avant de se séparer dans une atmosphère de joie et de satisfaction. 

Youcef Ou Kaci

Youcef Ou Kaci


Youcef Ou Kaci (Yusef U Qasi) était un grand poète kabyle du XVIe - XVIIe siècle. Né dans les années 1680, appartenant à la tribu des At Jennad dans un petit village qui se nomme Ait Gouaret Grande Kabylie, il est dans la tradition orale le plus ancien poète kabyle connu.
Il est l’auteur de nombreuses compositions poétiques, dont certains vers sont encore de nos jours cités faisant autorité. Voyageant à travers la Kabylie, il a également rapporté et commenté, comme témoins de son temps, portant un regard parfois manichéen, les péripéties de ces contemporains. De sa poésie transparaît donc la société kabyle de l’époque ; droits coutumiers, code de l’honneur, ou encore identité et guerre tribale.
Doué d’un large savoir oral, le poète, par la suite considéré comme figure sainte, portait le titre d’amusnaw, sage savant, et bénéficiait ainsi d'une large audience auprès de la population. Il pouvait donc notamment jouer le rôle d’intermédiaire dans divers conflits, et aurait ainsi permis de mettre fin au conflit tribal opposant sa tribu et celle, devenue amie, des At Yenni.
Youcef Ou Kaci serait mort dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Son tombeau se trouve à Ait Gouaret (commnune de Timizart, daïra de Ouaguenoun, wilaya de Tizi-Ouzou).



«LE CAVALIER POÈTE» DE MOHAMED GHOBRINI

Un livre sur Youcef Oukaci

Le choix du poète par l'auteur est presque une évidence car après avoir écrit sur Si Mohand Ou M'hand et Cheikh Mohand Oulhocine, il était évident que le suivant ne pouvait être que l'aède de Timizart N'sidi Mansour.
L'ancien journaliste Mohamed Ghobrini vient de publier un nouveau livre aux Editions «El Amel» sur le grand poète d'expression kabyle, Youcef Oukaci, intitulé «Youcef Oukaci, le cavalier poète». Comme il nous a habitués à travers ses autres livres du même genre, Mohamed Ghobrini propose au lecteur des traductions aussi bien en langue française qu'en langue arabe des textes de Youcef Oukaci. Le choix du poète Youcef Oukaci par l'auteur, est presque une évidence, car après avoir écrit sur Si Mohand Ou M'hand et Cheikh Mohand Oulhocine, il était évident que le suivant ne pouvait être que l'aède de Timizart N'sidi Mansour. La célébrité de ce dernier vient juste après celle des autres, cités plus haut. L'auteur le confirme d'ailleurs: Youcef Oukaci Nath Jennad est certes l'un des personnages les plus illustres de son époque, même si les contradictions constatées sur sa vie et son oeuvre dans certains écrits ne sont un secret pour personne. Pour rétablir la vérité, l'auteur souligne qu'il appartient aux historiens, aux linguistes et autres spécialistes de la question, de se prononcer en toute connaissance afin d'éclairer davantage l'opinion sur l'histoire de cet homme légendaire.
En effet, il y a lieu de rappeler que concernant les trois poètes cités dans cet article, aussi bien leur vie que leur poésie sont entourées de mystère. A l'époque où ils vécurent, la tradition kabyle était purement orale. Ce n'est que bien plus tard grâce d'abord à Mohand Said Boulifa que les textes de ces poètes ont pu être sauvés de l'oubli mais là aussi il faut noter que des incertitudes subsistent concernant l'authenticité des poèmes attribués à chacun des poètes. En effet, il n'est pas du tout facile de confirmer, sans aucun risque de se tromper, que tel poème a été clamé par tel poète. Des chercheurs comme Mouloud Mammeri et Younès Adli ont certes, effectué des recoupements mais l'attribution des textes est toutefois à prendre avec des pincettes. Mais ceci dit, la chose la plus important demeure la sauvegarde de ces textes fondateurs de la poésie kabyle. Mohamed Ghobrini, bien que très modestement, contribue à cette entreprise. Sa particularité est d'avoir procédé à la traduction des textes kabyles vers la langue arabe afin d'ouvrir une brèche perche et de permettre aux lecteurs des quatre coins d'Algérie de découvrir cette poésie.
Mohamed Ghobrini estime que tout ce qui se dit sur Youcef Oukaci jusqu'à maintenant n'est que la partie émergente de l'iceberg et que beaucoup de zones d'ombre concernant ce poète ne tarderont pas à être mises à jour. «Il est temps peut- être que toutes les volontés qui sont à la recherche de l'enrichissement de notre patrimoine culturel et artistique se concertent et se tiennent la main, en mettant de côté tous les clivages et divergences», souligne l'auteur. Ce dernier raconte Youcef Oukaci dans l'un des chapitres du livre en revenant sur les étapes principales de sa vie. Mohamed Ghobrini revient ainsi sur le rôle de médiateur joué par le poète qui, grâce à son éloquence et à sa subtilité, a empêché la guerre d'éclater entre les Ath Jennad, groupe tampon dont il était issu et une tribu limitrophe. Par ailleurs, Youcef Oukaci détenait des connaissances en matière de vie sociale dont le code de la Kabylie, le droit coutumier, l'histoire de la tribu...
«En le décrivant, une de nos sources n'a pas manqué d'évoquer cet aspect du poète que sa famille a su conserver, grâce à la retransmission orale, et ce pendant des générations entières. Il fut à la fois un personnage mythique et un redoutable guerrier.
Généreux et modeste à la fois, Youcef Oukaci sait comment s'attirer la sympathie des gens et comment émerveiller son entourage. Malgré sa bravoure et sa hardiesse, il ne recourt jamais à la force pour départager les antagonistes», rapporte Mohamed Ghobrini.