Youcef Ou Kaci

Il est l’auteur de nombreuses compositions poétiques, dont certains vers sont encore de nos jours cités faisant autorité. Voyageant à travers la Kabylie, il a également rapporté et commenté, comme témoins de son temps, portant un regard parfois manichéen, les péripéties de ces contemporains. De sa poésie transparaît donc la société kabyle de l’époque ; droits coutumiers, code de l’honneur, ou encore identité et guerre tribale.
Doué d’un large savoir oral, le poète, par la suite considéré comme figure sainte, portait le titre d’amusnaw, sage savant, et bénéficiait ainsi d'une large audience auprès de la population. Il pouvait donc notamment jouer le rôle d’intermédiaire dans divers conflits, et aurait ainsi permis de mettre fin au conflit tribal opposant sa tribu et celle, devenue amie, des At Yenni.
Youcef Ou Kaci serait mort dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Son tombeau se trouve à Ait Gouaret (commnune de Timizart, daïra de Ouaguenoun, wilaya de Tizi-Ouzou).
«LE CAVALIER POÈTE» DE MOHAMED GHOBRINI
Un livre sur Youcef Oukaci

En effet, il y a lieu de rappeler que concernant les trois poètes cités dans cet article, aussi bien leur vie que leur poésie sont entourées de mystère. A l'époque où ils vécurent, la tradition kabyle était purement orale. Ce n'est que bien plus tard grâce d'abord à Mohand Said Boulifa que les textes de ces poètes ont pu être sauvés de l'oubli mais là aussi il faut noter que des incertitudes subsistent concernant l'authenticité des poèmes attribués à chacun des poètes. En effet, il n'est pas du tout facile de confirmer, sans aucun risque de se tromper, que tel poème a été clamé par tel poète. Des chercheurs comme Mouloud Mammeri et Younès Adli ont certes, effectué des recoupements mais l'attribution des textes est toutefois à prendre avec des pincettes. Mais ceci dit, la chose la plus important demeure la sauvegarde de ces textes fondateurs de la poésie kabyle. Mohamed Ghobrini, bien que très modestement, contribue à cette entreprise. Sa particularité est d'avoir procédé à la traduction des textes kabyles vers la langue arabe afin d'ouvrir une brèche perche et de permettre aux lecteurs des quatre coins d'Algérie de découvrir cette poésie.
Mohamed Ghobrini estime que tout ce qui se dit sur Youcef Oukaci jusqu'à maintenant n'est que la partie émergente de l'iceberg et que beaucoup de zones d'ombre concernant ce poète ne tarderont pas à être mises à jour. «Il est temps peut- être que toutes les volontés qui sont à la recherche de l'enrichissement de notre patrimoine culturel et artistique se concertent et se tiennent la main, en mettant de côté tous les clivages et divergences», souligne l'auteur. Ce dernier raconte Youcef Oukaci dans l'un des chapitres du livre en revenant sur les étapes principales de sa vie. Mohamed Ghobrini revient ainsi sur le rôle de médiateur joué par le poète qui, grâce à son éloquence et à sa subtilité, a empêché la guerre d'éclater entre les Ath Jennad, groupe tampon dont il était issu et une tribu limitrophe. Par ailleurs, Youcef Oukaci détenait des connaissances en matière de vie sociale dont le code de la Kabylie, le droit coutumier, l'histoire de la tribu...
«En le décrivant, une de nos sources n'a pas manqué d'évoquer cet aspect du poète que sa famille a su conserver, grâce à la retransmission orale, et ce pendant des générations entières. Il fut à la fois un personnage mythique et un redoutable guerrier.
Généreux et modeste à la fois, Youcef Oukaci sait comment s'attirer la sympathie des gens et comment émerveiller son entourage. Malgré sa bravoure et sa hardiesse, il ne recourt jamais à la force pour départager les antagonistes», rapporte Mohamed Ghobrini.
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